L’arthrose de genou : la comprendre et mieux la soigner ?

Base de Connaissances Physiothérapie
L'arthrose du genou, ou gonarthrose, est une usure qui précède une destruction du cartilage de l'articulation du genou. Elle atteint tous les composants de l’articulation. L’articulation du genou se situe en bas de la cuisse et plus précisément entre le fémur, le tibia, le péroné et la rotule. L’arthrose atteint l'os sous l'articulation et sa membrane synoviale. C'est une maladie chronique invalidante au quotidien.

Il n’existe aucun traitement pour guérir les pathologies arthrosiques. Cependant, il est possible de soulager efficacement la douleur et de ralentir l’évolution par des mesures hygiéno-diététiques, une médication adaptée et ciblée, de la rééducation (physiothérapie) et des exercices adaptés à chaque cas.

Dans les cas les plus évolués, la chirurgie orthopédique peut être une solution. Il est alors parfois nécessaire de pratiquer une pose de prothèse de genou partielle ou totale. L’arthrose de genou est une pathologie extrêmement courante qui exige une prise en charge complète.

La gonarthrose en quelques chiffres

L’arthrose du genou est une maladie articulaire qui touche environ 240 personnes sur 100 000.
Elle est trois fois plus fréquente que l’arthrose de hanche et touche un peu plus la gente féminine que masculine.
L’incidence de cette pathologie augmente de façon exponentielle avec l’âge. Alors que le pourcentage est de 3% à 45 ans, il passe à 80% à 80 ans.

Elle est souvent bilatérale, c’est-à-dire qu’elle touche la plupart du temps les deux genoux de la personne.
Le poids financier est donc très important pour les pathologies arthrosiques (environ 1,6 milliards d’euros).
L’arthrose représente la deuxième cause d’invalidité après les pathologies cardio-vasculaires et la première cause de consultation chez le médecin traitant avant les douleurs dorsales.

Qu’est ce que l’arthrose de genou?

L’arthrose est une pathologie articulaire due au vieillissement de l’articulation concernée. Elle peut concerner toutes les articulations du corps humain mais plus particulièrement les articulations ou repose le poids du corps (hanches, genoux, chevilles, vertèbres).

L’arthrose est caractérisée par une atteinte du cartilage articulaire puis par une usure de la surface osseuse de l’articulation et des autres composants de cette dernière. Elle évolue de façon cyclique alternant phases chroniques et phases aiguës. La symptomatologie de la phase chronique est caractérisée par une gêne quotidienne variable et une douleur légère à modérée. Lors des phases aiguës, on entre en phase inflammatoire avec des douleurs élevées évoluant pendant plusieurs semaines.

Mais que se passe t-il exactement?

Tout d’abord, un peu d’anatomie.
On appelle articulation, l’ensemble des parties molles et dures par lesquelles s’unissent deux ou plusieurs os voisins.
Chaque extrémité osseuse qui compose l’articulation est recouverte d’un revêtement lisse appelé cartilage. Il a pour fonction d’assurer la bonne congruence et la mobilité de l’articulation. Il est également essentiel dans l’absorption des chocs que peut subir une articulation.

Il est constitué de grosses molécules formant une sorte de gel qui est retenu dans un quadrillage inextensible. Il n’est ni vascularisé ni innervé. Le cartilage est extrêmement avide d’eau, c’est sa nourriture principale. Il puise cette eau dans le liquide synovial environnant. La capsule articulaire est une enveloppe autour de l’articulation tapissée intérieurement par une membrane synoviale. C’est elle qui sécrète le liquide synovial qui lubrifie et nourrit le cartilage.

L’excès de contraintes peut aboutir à un processus dégénératif du cartilage articulaire. Il apparaît alors des fissures au sein de la structure de ce dernier libérant des petits fragments de substance cartilagineuse. Ces fragments vont se promener au sein de l’articulation. Lorsque ces lésions apparaissent, l’os sous-chondral situé sous le cartilage subit un remaniement. Autour de l’articulation, se forme une nouvelle couche osseuse, ce processus se nomme l’ostéophytose. Il est à l’origine des “becs de perroquets” appelés dans le jargon médical les ostéophytes.

Le diagnostic de l’arthrose sera posé par un examen clinique reposant sur l’histoire de l’apparition et de l’évolution de la douleur (quotations de Merle D’Aubigne et celle de Lequesne). La douleur relatée est souvent mécanique avec des périodes inflammatoires évoluant de façon cyclique depuis plus ou moins longtemps.

Le médecin traitant pourra appuyer son diagnostic par une imagerie type radiographies ou IRM ainsi que sur un bilan sanguin.
Au niveau clinique, on peut remarquer une diminution de la mobilité articulaire, des déformations des articulations en particulier celles des doigts, et parfois une augmentation de volume articulaire secondaire à la phase inflammatoire. La radiographie peut révéler plusieurs signes évocateurs comme un pincement de l’interligne articulaire (c’est une diminution de l’espace qui sépare les 2 os composant l’articulation), une modification de la structure de l’os situé immédiatement sous le cartilage, des ostéophytes.

Au niveau du genou deux articulations peuvent être sujettes à l’apparition d’arthrose:
l’articulation fémoro-tibiale (40-50% des cas): plus souvent interne et due dans la majorité des cas à une déviation axiale des jambes
l’articulation fémoro-patellaire (35% des cas): plus souvent secondaires à un traumatisme chez le sujet jeune ou à une instabilité de la rotule
Les deux articulations peuvent parfois être atteintes simultanément mais cela ne représente pas la majorité des cas.

Pourquoi êtes-vous susceptible de souffrir d’arthrose de genou et quels sont les facteurs aggravant?

Certains facteurs peuvent être prédominants dans l’apparition d’une arthrose de genou. On différencie ces facteurs de risques en fonction de l’origine de l’apparition de l’arthrose. L’arthrose de hanche est dite primitive quand elle n’est pas secondaire à une cause anatomique ou traumatique. Elle est dite secondaire quand elle fait suite à une malformation ou une maladie.

L’arthrose de genou primitive est favorisée par:

  • l’âge : en effet, elle survient souvent à partir de 60 ans et le risque de la développer augmente avec l’âge
  • une sur-sollicitation des articulations: le port fréquent de charges lourdes ou la pratique mal contrôlée de certains sports provoquent un surmenage des ligaments et des articulations
  • le surpoids : plus la personne souffrira de problèmes de corpulence plus les articulations seront sollicitées et surmenées entraînant des lésions cartilagineuses précoces
  • le sexe et le statut hormonal : le statut hormonal de la femme a un impact direct sur la qualité du tissu osseux en particulier lors de la ménopause
  • la question de la génétique est à l’étude mais il se pourrait que le capital arthrosique soit en corrélation avec la génétique

L’arthrose secondaire du genou est la conséquence de diverses anomalies anatomiques de l’articulation et/ou de maladies. On retrouve parmi ces facteurs aggravants:

  • une déviation de l’axe normal des jambes (genoux valgum : en X, les genoux regardant vers l’intérieur ; genoux varum : cowboys , les genoux regardant vers l’extérieur)
  • un traumatisme du genou ayant nécessité ou non une opération : atteintes des ménisques, ligaments croisés, entorses
  • une lésion osseuse au niveau du genou : fractures , ostéonécroses
  • anomalie anatomique de la rotule : patella alta, dysplasies, luxations, instabilités
  • les maladies métaboliques : goutte, chondrocalcinose
  • les maladies inflammatoires : spondylarthrite
  • arthrite infectieuse

Il existe donc de nombreux facteurs pouvant provoquer une pathologie arthrosique au niveau du genou.
.

Quels sont les solutions et facteurs améliorant dans le cadre de votre arthrose de genou?

Malheureusement, à l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement permettant de guérir complètement l’arthrose du genou.
En revanche, il est possible de ralentir l’évolution de la pathologie et d’agir sur la douleur par une prise en charge pluridisciplinaire axée sur une rééducation de physiothérapie, un accompagnement médicamenteux, la mise en place d’aides techniques et de mesures hygiéno-diététiques.

Tout d’abord, il est important de conserver une activité physique quotidienne adaptée à vos douleurs. En dehors des périodes inflammatoires, il est conseillé de marcher en extérieur ou de pratiquer un sport type vélo en respectant le principe de non douleur (le niveau de douleur ressenti pendant et après l’activité physique ne doit pas excéder le niveau de douleur habituel). Des temps de pause doivent être aménagés principalement en position allongée, hanches en extension. Il est également possible d’utiliser une aide technique (type canne) que l’on placera du côté opposé au genou douloureux. Dans la mesure du possible, il est recommandé d’éviter les stations debout prolongées ainsi que le port de charges lourdes.

Un physiothérapeute pourra vous aider à conserver votre mobilité articulaire et votre masse musculaire grâce à un programme spécifique de revalidation. Certaines techniques de mobilisations articulaires (tractions harmoniques, dé-coaptations articulaires) permettent d’augmenter la production de liquide synovial et donc de préserver le cartilage articulaire.
La gestion des douleur passe essentiellement par un traitement médicamenteux (anti-douleurs, anti-inflammatoires, corticoïdes). Une consultation régulière chez un médecin traitant est essentielle afin d’adapter le traitement et de surveiller l’évolution de la pathologie.

Si la pathologie est trop avancée et représente un handicap important, la chirurgie peut être une solution. On parlera alors dans la majorité des cas de la pose d’une prothèse de genou totale ou partielle. Dans le cadre de malformations osseuses ou articulaires d’autres types de chirurgies seront envisagées.

A l’heure actuelle, de nombreuses recherches ont pour but de parvenir à mettre en place des traitements préventifs à base de cellules souches ainsi que des techniques chirurgicales de réparation d’un cartilage lésé. Même si ces techniques n’en sont qu’à leur balbutiement, elles laissent présager une amélioration de la prise en charge précoce de cette pathologie.
Pour l’instant, la physiothérapie reste un atout phare dans la prévention et la rééducation des pathologies arthrosiques de hanche.

Que peut vous procurer la physiothérapie à domicile?

La physiothérapie à domicile est particulièrement bénéfique pour les personnes dans l’incapacité physique ou psychologique de se déplacer en cabinet. La prise en charge à domicile est semblable à une prise en charge en structure médicale. La première séance sera axée sur un bilan clinique initial afin de retracer l’historique de la pathologie et mettre en place un plan de traitement personnalisé avec des objectifs à atteindre.

Les seniors se verront ainsi attribuer un programme d’activités physiques adaptées et de revalidations accessible et faisable au quotidien. Une attention particulière et personnalisée sera portée sur l’apport de techniques de facilitation des activités de la vie quotidienne et l’hygiène de vie de l’individu.

Que peut vous procurer la physiothérapie à domicile dans le cadre de votre pathologie?

Dans le cadre de l’arthrose de genou, la physiothérapie à domicile permet une prise en charge par un physiothérapeute dans un délai extrêmement court. Ceci engendre une gestion efficace de vos symptômes douloureux. On peut ainsi limiter la fréquence d’apparition des phases inflammatoires de la pathologie.

Chez les seniors, la physiothérapie à domicile aboutit à la mise en place d’un programme de rééducation visant à éviter le déconditionnement global. Ce dernier est dû à l’immobilisation prolongée secondaire aux douleurs.

Dans le cadre d’une prise en charge post-opératoire, la physiothérapie à domicile rend possible une prise en charge immédiate ce qui limite le risque d’apparition de raideur articulaire et de fonte musculaire conséquences de la pose de la prothèse de genou.

L’arthrose de genou peut, quant à elle, engendrer une invalidité importante chez les personnes âgées. Cette dernière isole le patient et l’enferme dans un cercle vicieux douloureux. La physiothérapie à domicile est particulièrement adéquate chez les séniors ne pouvant plus se mouvoir en raison de leur pathologie.

Conclusion

L’arthrose de genou représente une pathologie musculo-squelettique en plein essor. Ses principales conséquences se traduisent par une douleur ressentie lors des activités quotidiennes comme la marche ou les tâches ménagères. Il en découle une diminution des capacités à effectuer ces tâches et sur le moyen terme une diminution des interactions sociales.
Même si l’arthrose de genou reste pour l’instant incurable, il ressort qu’une bonne hygiène de vie alliant activité physique régulière et mesures hygiéno-diététiques reste la clef de la prévention de l’arthrose de hanche à l’heure actuelle.
Lorsque la gonarthrose est installée, il est important d’être épaulé par un professionnel de santé afin de ralentir l’évolution de la pathologie et prévenir les crises douloureuses inflammatoires.

La physiothérapie permet le maintien de la mobilité articulaire et grâce à des techniques manuelles, favorise la production de liquide synovial nécessaire au bon fonctionnement de l’articulation. Avec un programme de renforcement musculaire adapté, la personne vieillissante verra son autonomie et sa capacité physique perdurer sur le long terme.

Il est important de connaître et de vulgariser les facteurs aggravants de la pathologie afin de limiter son évolution dans le temps. Le traitement conservateur doit rester la première étape de la prise en charge du patient qui sera réorienté par la suite vers la chirurgie si nécessaire.

L’arthrose de hanche n’est donc pas une fatalité si la prise en charge du patient est complète en alliant la gestion de la douleur et le maintien de ses capacités physiques.

Découvrez nos évaluations cliniques en ligne

Obtenez des résultats instantanés sur votre état de santé pour un traitement plus rapide et plus précis.