La sclérose en plaque : pathologie neurologique évolutive complexe

Base de Connaissances Physiothérapie
La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. Dans le cadre de cette pathologie, le système immunitaire est dysfonctionnel, c'est-à-dire qu’il s’attaque aux composants normaux de l’organisme. Il s’attaque essentiellement aux gaines de myéline situées sur les axones du système nerveux central. On peut observer l’apparition de lésions qui provoquent des perturbations motrices, sensitives, cognitives, visuelles ou encore sphinctériennes (le plus souvent urinaires et intestinales).

La sclérose en plaque progresse petit à petit vers un handicap irréversible.
Elle évolue sous forme de poussées que l’on peut réduire grâce à de nombreux traitements médicamenteux ainsi qu’une prise en charge de physiothérapie.
On améliore ainsi la qualité de vie des patients et leur autonomie le plus longtemps possible. Malheureusement, à l’heure actuelle, la complexité de la maladie ne permet pas de proposer aux patients un traitement curatif.
Pourtant, de nouvelles stratégies thérapeutiques particulièrement prometteuses pourraient changer la donne dans les années à venir.

La sclérose en plaque en quelques chiffres

La sclérose en plaque est la première cause de handicap sévère non traumatique chez le jeune adulte.

En France, environ 120 000 personnes sont atteintes de sclérose en plaques. Parmi ces personnes, on compte environ 700 enfants. Chaque année, on compte 3000 nouveaux cas.

C’est une maladie du jeune adulte, diagnostiquée le plus souvent entre 25 et 35 ans.  Elle affecte donc des adultes

jeunes en pleine période de projet d’existence et bouleverse la vie personnelle, familiale et professionnelle.

Cette pathologie touche le plus souvent les femmes. Elles représentent les trois quarts des diagnostics.

En moyenne, on peut dire que l’espérance de vie de l’ensemble des patients atteints de SEP est inférieure de 6-7 ans à la moyenne de la population générale.

Qu’est ce que la sclérose en plaques?

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune du système nerveux central. Dans le cadre de cette pathologie, le système immunitaire qui défend habituellement notre organisme en luttant contre les virus et les bactéries, s’emballe et attaque la myéline. C’est une gaine protectrice des fibres nerveuses qui joue un rôle important dans la propagation de l’influx nerveux du cerveau aux différentes parties du corps. La gaine de myéline sert à isoler et à protéger les fibres nerveuses, en agissant un peu comme un isolant autour des fils électriques. Elle joue aussi un rôle d’accélérateur de la vitesse de propagation de l’influx nerveux transportant l’information le long de l’axone. Elles sont fabriquées par deux types de cellules différentes:
– les cellules de Schwann dans le système nerveux périphérique
– les oligodendrocytes dans le système nerveux central.
Lorsque l’on est atteint de SEP, les lymphocytes (cellules du système immunitaire, responsable des réactions de défense de l’organisme contre les substances qu’il considère comme étrangères) vont s’attaquer aux gaines de myélines provoquant des poussées inflammatoires qui vont détruire ces gaines.

La sclérose en plaques est une pathologie dont l’évolution et les symptômes varient énormément d’une personne à l’autre. La symptomatologie sera également différente chez une même personne tout au long de sa vie.
En fonction de la zone touchée par la démyélinisation, on peut observer:

  • des troubles moteurs liés à une faiblesse musculaire qui peuvent toucher les membres supérieurs et/ou inférieurs, réduisant alors les possibilités de marche
  • des troubles de la sensibilité : engourdissement, fourmillements, douleurs…
  • des symptômes visuels : vision double ou baisse d’acuité visuelle
  • des troubles de l’équilibre et de la coordination ou de vertiges
  • des troubles urinaires et sexuels
  • des troubles cognitifs, avec difficultés d’attention, de concentration, de mémoire, ralentissement

Il existe deux modes évolutifs de la sclérose en plaque, le mode rémittent et le mode progressif d’emblée.
La forme rémittente est la plus fréquente et représente 85% des cas au début de la maladie. Son évolution se fait sous forme de poussées, alternant avec des périodes de rémission plus ou moins longues. Lors des poussées inflammatoires, les symptômes apparaissent  en quelques heures ou en quelques jours, avec une fatigue extrême et inhabituelle. Lors des phases de rémission, ils disparaissent totalement ou partiellement en quelques semaines. Au début de la maladie, la récupération après chaque poussée est le plus souvent complète et il peut s’écouler de quelques mois à plusieurs années entre deux poussées. Plus tard, certains patients connaissent une aggravation du handicap de façon plus continue et sans poussée : c’est la forme secondaire progressive. Certains traitements peuvent retarder l’apparition de cette phase secondaire.
Seuls 15% des patients développent la forme progressive d’emblée. Dans cette forme, il n’y a pas de différence homme/femme mais elle apparait plus souvent après 40 ans. Elle correspond à une aggravation lente et continue des symptômes neurologiques, sans poussées et sans rémission. Son début est souvent difficile à préciser.

Le diagnostic est souvent long et difficile à poser car il n’existe pas d’examens spécifiques permettant de poser le diagnostic de sclérose en plaques.
Pour affirmer le diagnostic, il faut un panel d’arguments cliniques, biologiques et radiologiques et suivre l’évolution des symptômes. C’est un ensemble d’anomalies qui confirme le diagnostic. Il est important que le médecin exclut toutes autres pathologies pouvant expliquer les symptômes. Le diagnostic sera posé si l’on constate l’existence de lésions de plusieurs zones du système nerveux.
Le diagnostic peut être confirmé à l’aide d’un examen neurologique plus poussé. On à alors recours à l’IRM du cerveau et de la moelle épinière, un fond d’œil et potentiellement une ponction lombaire.

Quelles sont les causes de la sclérose en plaques?

La sclérose en plaque n’est pas une pathologie d’origine génétique. Même si une trentaine de gènes sont impliqués dans cette affection, elle ne déclarera qu’en couplant la part génétique avec des facteurs environnementaux.

Certaines études menées dans les pays nordiques ont révélé que des infections virales pourraient jouer un rôle favorisant, de même qu’un déficit en vitamine D. En effet, le peu d’ensoleillement dans la partie nord du globe a pour conséquence des carences en vitamine D plus fréquentes que dans la moitié sud. Cependant il n’est pas prouvé qu’un apport supplémentaire en vitamine D diminue le risque de développer la maladie.

Durant plusieurs décennies, des controverses ont soulevé l’hypothèse d’un lien entre la SEP et la vaccination contre l’hépatite B et plus récemment avec les vaccins contre les infections à papillomavirus. De nombreuses études ont été menées pour évaluer la sécurité de ces vaccins. Les résultats sont rassurants, faisant l’objet d’un consensus international, et ont conduit les autorités sanitaires à réaffirmer l’absence de lien de causalité entre ces vaccins et dans la survenue de la sclérose en plaques.

Le tabagisme actif ou le tabagisme passif dans l’enfance, les polluants atmosphériques et l’obésité seraient également des facteurs favorisants.

Le rôle des agents infectieux dans la survenue d’une sclérose en plaques est toujours à l’étude. On relève par exemple le virus infectieux de la mononucléose.

La sclérose en plaques résulte donc d’une interaction entre des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux, pas encore clairement identifiés.

La prise en charge de la sclérose en plaque est pluridisciplinaire. Elle est assurée par une équipe médicale spécialisée composée du neurologue, d’un médecin rééducateur, d’un physiothérapeute, un ergothérapeute et selon les besoins un opthalmologue, des infirmiers…
Les traitements mis en place permettent de prévenir l’apparition des poussées et retardent la survenue d’un handicap définitif.
La forme d’emblée primitive est plus compliquée à gérer d’un point de vue traitement médicamenteux.
Les trois objectifs principaux des traitements médicamenteux sont:

  • améliorer la qualité de vie en diminuant les symptômes
  • la rééducation fonctionnelle ajoutée aux traitements médicaux permettent d’éviter les complications liées à l’immobilité
  • diminuer l’intensité, la durée et le nombre de poussées ainsi que des crises inflammatoires
  • Une prise en charge pluridisciplinaire adaptée et suivie est essentielle chez les patients atteints de sclérose en plaque.

Que peut vous procurer la physiothérapie à domicile?

La physiothérapie à domicile est particulièrement bénéfique pour les personnes dans l’incapacité physique ou psychologique de se déplacer en cabinet.
La prise en charge à domicile est semblable à une prise en charge en structure médicale. La première séance sera axée sur un bilan clinique initial afin de retracer l’historique de la pathologie et mettre en place un plan de traitement personnalisé avec des objectifs à atteindre.
Les seniors se verront ainsi attribuer un programme d’activités physiques adaptées et de revalidations accessible et faisable au quotidien.
Une attention particulière et personnalisée sera portée sur l’apport de techniques de facilitation des activités de la vie quotidienne et l’hygiène de vie de l’individu.

Que peut vous procurer la physiothérapie à domicile dans le cadre de votre pathologie?

La physiothérapie ne permet malheureusement pas de guérir la sclérose en plaque mais une prise en charge adéquate permet de mieux gérer la pathologie au quotidien et d’améliorer la qualité de vie des patients.
La rééducation sera menée en fonction de l’état physique du patient et de ses besoins. La SEP entraîne une fatigue importante surtout en période de poussées, le physiothérapeute adapte alors le contenu et la durée des séances à la capacité du moment.
Les séances de physiothérapie se basent sur le travail de l’équilibre, de la coordination et d’étirements, du renforcement musculaire et le travail de la marche. On met également en place des mesures antalgiques pour soulager les potentielles douleurs liées à la pathologie.
Aussi, la physiothérapie joue un rôle essentiel dans la lutte contre la kinésiophobie, c’est-à-dire la peur du mouvement. Le praticien aura pour mission de proposer au patient un programme de rééducation basé sur des activités physiques douces et adaptées.
A domicile, la physiothérapie joue un rôle primordial dans l’amélioration de la qualité de vie du patient. Le thérapeute propose des programmes de rééducation que le patient peut exécuter en dehors des séances. Le physiothérapeute aura à cœur de prendre en compte le domicile du patient et d’adapter la prise en charge et les exercices aux difficultés quotidiennes du patient en lien avec son domicile.
La physiothérapie à domicile permet une prise en charge particulièrement adaptée aux personnes dont la mobilité et l’autonomie sont diminuées par la pathologie. La rééducation donne au patient les clefs d’un maintien à domicile sur le long terme mais aussi la possibilité de garder des liens avec le monde extérieur.

Conclusion

La sclérose en plaque  est une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central.  Chaque année, 3 000 nouveaux cas sont diagnostiqués à l’échelle de la France. Cette pathologie est un réel enjeu de santé publique.
Cette maladie est démyélinisante. Les gaines de myélines, réelles gaines isolantes des axones, sont détruites par notre propre système immunitaire.

La personne atteinte de cette pathologie va se plaindre de faiblesse musculaire, de limitation de la marche, de paralysie partielle d’un membre ou spasticité d’un membre, de paralysie faciale, de mouvements anormaux, d’un équilibre incertain et de vertiges… On voit alors l’autonomie du patient diminuer et entraîner une baisse de la qualité de vie avec un isolement par rapport au monde extérieur.

La physiothérapie joue un rôle majeur pour permettre au malade de conserver aussi longtemps que possible sa qualité de vie, son autonomie et ses capacités physiques. La HAS reconnaît l’importance et l’impact d’une activité physique adaptée dans la prise en charge de la sclérose en plaque. De plus, la rééducation à domicile permet d’adapter parfaitement la charge de travail à l’état physique du patient. La fatigue est le symptôme le plus banal et le plus complexe à prendre en compte. Le physiothérapeute met un point d’honneur à adapter ses programmes de rééducation à cette dernière.

Même si actuellement, on ne peut pas guérir la sclérose en plaque, de nombreuses recherches sont effectuées afin d’améliorer la prise en charge médicamenteuse du patient SEP et permettre un jour d’avoir la possibilité de stopper l’évolution de la maladie.

Une prise en charge pluridisciplinaire et un suivi médical régulier sont essentiels pour le patient atteint de cette pathologie.

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